mercredi 10 février 2010

Sur la route de la sérénité...



 Sur la route de la sérénité...

... le chemin risque d'être long et - contrairement à ce que l'on vise - proposer une suite de bouleversements et de remises en question épineuses. Pas grave si à l'arrivée nous trouvons du sens à nos agitations assagies ou si le fait de ne pas en donner nous laisse dans une indifférence tranquille. La sérénité ? On en frémit déjà de désir,.. vivre comme porté par le vent, sans plus lutter pour ordonner les évènements, diriger les volontés, simplement vouloir que les choses arrivent comme elles viennent. C'est sûr, il y a du travail avant de s'abandonner, de lâcher-prise !

Le lâcher-prise, parlons-en. Vu de loin et sur le mode opératoire, cela paraît simple. Il suffirait de desserrer les doigts, pinces ou griffes et d'un coup, de tout lâcher sur fond de cri plus ou moins bref et plus ou moins angoissé. Aaaaa....... Vu de près et sur le mode émotionnel, cela l'est nettement moins.

La métaphore est d'une aide efficace pour illustrer le tableau dans son entier. Imaginez vous suspendu quelque part entre terre et ciel, accroché à ce qui vous tient en vie (ce après quoi vous courez finalement). On comprend déjà ce qui fait du lâcher prise un défi. A présent, regardez en haut, en bas, à droite, à gauche ... Le ciel vous inspire t-il ? Le sol est-il loin ? Avez-vous d'autres prises accessibles ? Etes-vous en forme pour négocier la chute façon commando ? Si vos réponses sont négatives, l'idée de lâcher prise et la perspective de vous écraser lamentablement est inenvisageable. Sérénité certes, stupidité nenni. Nous pouvons sans doute dire qu'un lâcher-prise se prépare. Première étape sur la route de la sérénité.

Comment préparer un lâcher-prise ? En s'entraînant répondrais-je ? Commencer par prendre de la distance (juste un peu moins d'implication) par rapport aux choses qui n'ont finalement que peu d'importance et diminuer insensiblement les efforts : 5 mn de moins sur un dossier, un mail de moins par jour, départ 5 mn plus tôt... Petit pas à petit pas. Finalement on constate que pour le Monde rien ne change mais que de notre côté nous gagnons en confort et en disponibilité.

Ce temps dégagé, le garder pour se recentrer, c'est à dire pour être présent à ce que l'on ressent, pour se mettre au centre des efforts déployés, pour écouter son corps s'exprimer dans ses besoins et sa santé. Alors on découvre d'autres prises que celles auxquelles nous sommes accrochées, susceptibles de nous offrir une solide assise pour nous reposer et un horizon pour rêver.

Peut-être est-ce cela la sérénité : se laisser doucement balancer (être flexible), solidement ancré (guidé par nos valeurs et nos priorités), le regard tranquille (confiance en l'avenir), tourné au loin vers notre destinée (sagesse et réalisme).

Bonne route !