mercredi 12 décembre 2007

Construire la confiance en soi



CONSTRUIRE LA CONFIANCE EN SOI

« If life gives you lemons make lemonade »





Nous avons tous plus ou moins confiance en nous

« Nous » c’est ce que nous sommes, ce que nous supposons que les autres pensent de nous, ce que nous faisons ainsi que ce que nous pouvons obtenir par nos comportements. Il y a quelque chose qui nous échappe entre ce que nous sentons de nous-mêmes et le monde qui s’offre à nous. Souvent, nous souhaiterions « avoir davantage confiance » pour être plus disponibles à l’action : aller vers quelqu’un, prendre un nouveau chemin personnel ou professionnel, dire ce qui nous plaît et ce qui nous dérange. La plupart du temps, nous n’osons pas, souvent par « manque de confiance ». Nous envisageons des scénarios plus ou moins catastrophiques dans lesquels nous prenons la place de celui qui échoue, de celui qui provoque la risée, de celui qui dérape. Nous avons beaucoup d’imagination. A force de nous perdre dans nos pensées plutôt qu’agir, nous entamons notre estime de nous-mêmes et nous restons bloqués dans des situations insatisfaisantes dont nous avons du mal à sortir.


La confiance en soi est fluctuante

La confiance en soi varie en fonction de nos états d’âme, de notre santé et des circonstances. C’est ainsi par exemple qu’on est prêt à déplacer des montagnes après un rendez-vous réussi et fébrile après un échec amoureux, capable de courir un 20 km après une bonne préparation physique et plutôt réticent suite à une grosse grippe. C’est le lot de la plupart d’entre nous. Consolons-nous en nous rappelant que l’hyper confiance en soi (certitude affichée du succès, airs d’importance, agressivité et ironie envers ses rivaux …) est pathologique. C’est une surcompensation de la mésestimation de soi et de la timidité.


Une définition de la confiance en soi : assurance, liberté, volonté

« Avoir confiance en soi c’est faire preuve d’assurance dans la vie, prendre des risques avec une certaine sécurité pour réaliser des choses en se sentant suffisamment libre et en ayant la volonté de s’affirmer sans crainte, ni agressivité » (définition de Lionnel Beranger, La confiance en soi, ESF)

Toute situation nouvelle est une prise de risques et il est difficile de donner le meilleur de soi sans la moindre assurance. Pourtant, nous sommes en permanence confronter à des circonstances inédites car nous vivons un siècle où les changements se succèdent à une vitesse vertigineuse et dans tous les domaines de notre existence. Pour utiliser une métaphore montagnarde, nous pouvons comparer la situation de nouveauté à l’escalade d’une paroi rocheuse. L’appréhension que nous ressentons est proportionnelle à :

- la représentation que nous avons de cet environnement nouveau (stimulant ou menaçant)

- la connaissance que nous avons du milieu (connaissons-nous les difficultés à négocier, les comportements à éviter et ceux à mettre en œuvre ?) ;

- la confiance que nous mettons dans la technique employée (avons-nous l’assurance de ne pas nous écraser au sol ? Pouvons-nous compter sur une aide en cas de défaillance ? Est-il préférable de monter lentement ou d’attaquer avec vigueur ?)

- la capacité que nous avons d’ être à l’écoute de ce que nous ressentons pour ajuster notre comportement à la situation (sommes-nous capables de sentir quand il nous faut ralentir, faire une pause, demander plus d’explications ?).

Pour sortir d’une situation bloquée, il faut prendre le risque d’essayer une nouvelle voie. Pour prendre des risques il est plus confortable de se sentir assuré. Pour se sentir assuré, il faut être plein d’un sentiment de :

- Tranquillité : « je sais ce que je suis et comment je me comporte, je me sens concerné par moi et ce qui m’arrive, je suis aussi important que l’autre »

- Unité : « je suis en accord avec moi-même, avec ce que je dis et ce que je fais »

- Disponibilité : « je suis à l’écoute de ce qui se passe en moi »


Les racines de la confiance en soi

Il est vrai que nous ne possédons pas tous le même capital de confiance en soi. Ce capital de départ a une triple racine :

- une racine psychosociologique,

- une racine psychobiologique,

- une racine historico-subjective.


La racine psychosociologique : la relation à notre appartenance sociale

Pourquoi sommes-nous soudainement mal à l’aise dans certaines circonstances sociales, avec certaines personnes que nous estimons « différentes » de nous voire supérieures ? Pourquoi perdons-nous soudain nos moyens ? Nous sommes nés dans un milieu qui a vécu son identité avec plus ou moins de confiance en la réussite de ses entreprises. La Société tient un discours sur le groupe social auquel nous appartenons ne serait-ce qu’au travers de la publication de statistiques qui tiennent en compte cette appartenance sociale (nombre de bacheliers, nombre de cadres supérieurs, nombre de chômeurs, longévité…). Ce discours contribue à renforcer ou fragiliser notre confiance en tentant d’établir un certain déterminisme social.

La racine psychobiologique : la relation à notre corps

La relation que nous entretenons avec notre corps c’est la façon dont nous vivons notre identité sexuelle. Nous sentons-nous femme ou homme dans ce corps de femme ou d'homme? C’est également le sentiment de la force, de la résistance, de la souplesse de ce corps. Tout au long de notre vie (accidents, maternité, fatigue, maladie, vieillesse…) la relation a notre corps est à renégocier en fonction des périodes que nous traversons.

La racine historico-subjective : la relation avec notre histoire

De l’âge de 3ans à l’âge de 19 ans, nous traversons 5 grandes périodes sensibles pour l’affirmation de soi. L’attitude de nos parents, les expériences scolaires, sentimentales et sociales que nous vivons alors vont renforcer ou fragiliser la construction de la confiance que nous avons en nous-mêmes. Nous commencerons notre vie d’adulte avec un capital de confiance en soi plus ou moins fort qu’il nous faudra maintenir, accroître ou construire.


7 clefs pour construire la confiance en soi

La confiance en soi passe par la connaissance de soi et par l’action. Les personnes qui ont confiance se battent. Elles savent que leur sort dépend en grande partie de ce qu’elles décident et font. Pour construire la confiance en soi, il faut commencer par :

1. Connaître ses limites et ses zones de confort

2. Se donner des objectifs concrets et réalistes

3. S’ouvrir aux autres et partager ses expériences et ses ressentis

4. Capitaliser sur un souvenir-ressource

5. Faire ce que l’on annonce

6. Se préparer

7. Se complimenter de toute petite victoire.


Le monde dans lequel nous vivons maltraite notre confiance en nous-mêmes car il nous tend des modèles souvent irréalistes (corps parfaits, éternelle jeunesse, étudiants qui réussissent sans étudier, femme comblée, homme surpuissant, parcours professionnel extraordinaire…) comme autant de repères pour l’évaluation de notre propre vie. Il nous appartient, en pleine conscience, de faire la part des choses et de nous regarder avec lucidité. Il nous incombe de nous organiser pour avancer sur la route que nous nous traçons avec la certitude de ce que nous sommes.


« Plus j’ai des problèmes, plus j’ai des idées »

Woody Allen

Nathalie Vogelsinger-Martinez
Coach certifiée, Conseil en Communication Comportementale
www.lisboacoaching@clix.pt