lundi 14 décembre 2009

 

Les fêtes de famille

"Fêtes" et "famille" sont les incontournables repères lexicaux des gens heureux. Il me semble ...

Nous pouvons réclamer notre indépendance, revendiquer notre besoin de liberté et de solitude, il n'en reste pas moins que l'autre est le seul à nous offrir cette dimension impossible à saisir seul qui se situe entre nous et nos semblables et qui nous inscrit dans une communauté. La vie en 3D c'est plus saisissant !

La première dimension pourrait être "moi et moi-même", la seconde "moi et ce qui est bien plus grand que moi" (la nature, la spiritualité..) et la troisième "moi dans ma relation à l'autre". Cet autre c'est tout d'abord la famille, celle dont nous venons, celle que nous avons construite et/ou celle que nous choisissons, qui, du regard qu'elle porte sur nous, nous reconnaît et nous accorde une place dans un système certes plus ou moins satisfaisant. Se connaître c'est intéressant, être reconnu(e) c'est confortable, avoir sa place c'est stabilisant. Donc, c'est acquis, l'autre même avec ses défauts c'est bien mieux que le murmure de nos questions étouffé dans la prison de nos certitudes. Il faut quelqu'un à qui parler et pour nous entendre même s'il ne comprend rien.

Alors, les fêtes dans tout cela ? Pour ma part, j'aime bien pensé que les fêtes de famille sont une célébration de cette appartenance, comme un pied de nez à l'angoissante perspective d'un être condamné à la condition humaine (toujours seul(e)). C'est un moment où l'on s'oublie - pas seulement à cause de l'alcool- mais aussi parce que nous fusionnons. Parfois la fusion est nécessaire, reposante, salvatrice et surtout adaptée et sans danger. Pourquoi ne pas nous laisser porter ?

Ensuite, les fêtes de famille sont un moment de créativité et d'échange. Il en faut pour préparer le terrain de jeu et pimenter la vie : trouver une nouvelle place aux meubles, potasser avec sérieux les livres de cuisine, maudire le calendrier, lancer des invitations colorées, débusquer ce qui fera plaisir même si on tombe à côté. Bien évidemment, "fête" implique d'avoir le cœur et la tête à la fête, tout du moins d'en avoir envie, d'y croire comme à quelque chose de réalisable et de chaleureux. Ce n'est pas une prise de pouvoir sur autrui, pauvre otage surpris de nos fantasmes culinaires ou de nos délires despotiques mais un acte de générosité. C'est ce dont nous manquons livrés que nous sommes à l'aridité d'un monde aux valeurs parfois urticantes.

Voilà Noël qui se profile avec ses épines et ses guirlandes, nous pourrons donc bientôt exercer nos aptitudes à faire la fête et à fusionner en famille.



Joyeux Noël !